mardi 24 novembre 2009

Kabir Bedi, héroïque corsaire de Bollywood









Qu’il est loin le temps où après avoir joué dans la cour de l’immeuble les enfants se précipitaient pour regagner leurs pénates afin de suivre à la télévision la suite des aventures de Sandokan, le feuilleton fleuve diffusé par TF1. Saga romantique au parfum d’aventure, dominé par la présence et le visage de christ de Kabir Bedi , héros d’une jeunesse en quête de dépaysement facile et de rêve.
Grâce à ce feuilleton, celui qu’on surnomma l’Omar Sharif du pauvre a pu s’imposer dans quelques productions hollywoodiennes dont un James Bond avant de s’embourber dans des soaps opéras mondialement connus pour leur médiocrité. En tous les cas, à l’heure où certains acteurs de Bollywood commencent à faire parler d’eux en occident, j’avais envie de rendre hommage à ce héros de mon enfance (n’avait-il pas un Big Jim à son effigie?), qui bien avant Sharrukh Khan avait conquis le public européen.

Né en 1946, d’un père indien et d’une mère anglaise, Kabir Bedi n’était guère attiré à l’origine par le métier d’acteur.
Après avoir fait un peu de théâtre et posé dans diverses revues de mode, le jeune homme est repéré par le producteur O.P. Ralhan, qui lui confie un rôle secondaire dans le thriller Hulshul aux cotés de Zeenat Aman, le plus important sex symbol indien de l’époque (et probablement la plus sexy de toutes les jolies comédiennes à avoir hanté les écrans de Bollywood). Si la voix basse de l’acteur impressionne d’emblée les spectateurs , comme le reconnaît humblement Kabir, le film est un échec monumental de même que la plupart des films indiens dans lequel il va tenter de s’imposer dans les années qui suivent, à l’exception notable de Kuchhe Dhaage de Raj Khola. En dépit d’un physique irréprochable et d’une stature (1 m 91) de colosse qui tranche nettement avec les acteurs un peu adipeux de l’époque, le play-boy aux yeux dorés maîtrise mal l’hindi et n’a aucune prédisposition pour la danse. Ennuyeux dans un pays où les films contiennent quasiment tous de larges passages musicaux. Peu motivé, l’acteur ne se faire guère remarquer dans les films qui suivent . Dans Nagin (1976), film d’horreur puéril à souhait, il est une des nombreuses victimes de la femme serpent qui venge son fiancé tué par un chasseur.
L’acteur pose également pour les magazines de mode : c’est là qu’il est remarqué par Sergio Sollima, un réalisateur italien qui vient jusqu’en Inde pour lui proposer un rôle pour la série télé qui va changer sa vie : Sandokan, l‘intrépide pirate qui combat avec acharnement les britanniques (en dépit des réticences des producteurs qui auraient préféré un acteur italien). Le public populaire acclame ce nouvel héros dans la droite lignée des Douglas Fairbanks et Zorro : la série connaît un immense succès en Europe : l’image de Sandokan se décline en poupées, bande dessinée, tee-shirts , sandales (j’avais une amie qui les exhibait fièrement). Considéré comme un demi dieu en Italie, Kabir laisse de marbre les critiques français qui le trouvent mollasson et insipide et s’interrogent devant cette hallucination collective pour cette série qu’ils jugent parfaitement creuse.
N’ont-ils pas compris que les spectateurs sont en quête de rêve et d’évasion qu’apportait autrefois westerns et films d’aventures, et que la télévision relaie désormais au grand public? En tous les cas, Kabir, fêté comme une pop star en profite pour enregistrer un 45 T en anglais où il déclame des mots d’amour sur un air de variété : à réserver aux amateurs de kitsch.
Sollima, le réalisateur de la série met en scène ensuite Kabir pour le grand écran dans un autre film d’aventures : le corsaire noir, qui offre encore à l’acteur un personnage romantique et torturé, le cœur déchiré par un amour impossible. En dépit d’impossibles dialogues et d’une interprétation perfectible, c’et le genre de divertissement qui se regarde avec indulgence et nostalgie d‘une époque révolue. Kabir retrouve ensuite son personnage de Sandokan pour différentes suites (le tigre de Malaisie) sur grand écran.
Le phénomène Sandokan attise la curiosité des américains qui pensent avoir décelé un nouvel Omar Sharif. Kabir rejoint le fameux comédien égyptien et des stars aussi prestigieuses que Michæl Caine dans ashanti (1979) du grand Richard Fleisher. Le résultat s’avère décevant et un peu ennuyeux en dépit de l’étincelante distribution et d’un Kabir mystérieux et charismatique. Ultime pas vers la gloire internationale Kabir joue les méchants dans Octopussy, un film de James Bond. Pourtant, l’acteur peine à trouver des engagements à Hollywood. Amer, il déclarera plus tard que les américains boudent les acteurs étrangers. Avec sa petite notoriété aux USA, l’acteur se tourne alors vers les feuilletons télé comme le soap opéra général Hospital ou encore Dynasty.
Auréolé par son succès occidental, l’acteur revient en force dans l’univers coloré et musical de Bollywood où depuis 1976, il est apparu sporadiquement dans des productions mineures. Khoon Bahatri maang (1988) est le remake du feuilleton australien « la vengeance aux 2 visages » qui remporta un succès international. Vous souvenez-vous de ce mari cupide qui jette aux crocodiles sa femme pas très jolie pour récupérer sa fortune. Manque de chance, elle a survécu à ses blessures et embellie par la chirurgie plastique, elle est bien décidée à se venger! On comprend qu’un tel sujet (et surtout le thème de la vengeance) ait séduit les indiens. Le résultat, kitchissime, est peut être encore meilleur que l’original grâce à la prestation de la fascinante Rheka (parmi les inévitables chansons, on remarquera une version hindi des chariots de feu de Vangélis). Kabir campe avec beaucoup de réalisme l’odieux mari.
Hélas, après ce grand succès, Kabir va enchaîner (par manque de discernement) des rôles de méchants dans des films si nuls qu’il vont gravement compromettre la suite de sa carrière. Lambu dada (1992) bât tous les records dans le genre. Jugez en par le scénario :
Alors qu’il manque de se noyer dans une cascade, le colossal truand Lambu Dada est sauvé par la gamine de 10 ans qui le tire de là avec ses petits bras. Pour tout remerciement, Lambu Dada l’étrangle à moitié. Pris de remords, il conduit l’enfant à l’hôpital où on la guérit avec une piqûre. Le film est d’une rare imbécillité .
Après avoir atteint ce nadir cinématographique, Kabir trouve refuge dans tous les feuilletons télé américains, d’amour gloire et beauté ou the bold and the beautiful. Ces romances pour ménagères tournées au jour le jour ne le gènent pas « en tant que comédien, il faut se plier à tous les médias ». A Bollywood, son rôle récent le plus mémorable est celui du général de main Noon Na (2004) de Farah Khan, une vraie réussite du genre, véritable patchwork bariolé, une comédie musicale étudiante sur fond de terrorisme . En revanche, on passera rapidement sur Taj Mahal où il incarne l’empereur qui , fou de douleurs après le décès de son épouse fait construire en son souvenir le somptueux mausolée : le film sera un tel échec qu’il ne sortira même pas en vidéo.
Kabir , toujours bon pied bon oeil n’a rien perdu de son charme au fil des années. Outre des apparitions récentes dans de nouvelles aventures du « fils de Sandokan » en Italie, on l’a vu dans des jeux de télé réalité en Italie (pour vedettes has been), ou animateur à la télé indienne où il interwieve les plus grandes stars d'aujourd'hui.
Celui qu’on surnomme le Sean Connery indien qui s’est également illustré sur les planches avec succès (notamment dans Othello). Il devrait prochainement retrouver à l’écran la star de son 1er film, la belle Zeenat Aman. Alors, on pourra se gausser mais force est de constater que le ténébreux Sandokan a réussi un étonnant parcours que pourraient lui envier pas mal de vedettes indiennes!








5 commentaires:

  1. N'oublie pas le film "les mystères de la jungle noire", un téléfilm en 2 parties diffusé sur TF1 en 1989, l'histoire d'un prince indien dont la famille est tuée par un méchant. Kabir (je ne sais plus son nom dans le film), un soldat du prince, décide de ranger les armes et de prendre soin du petit garçon qui le prend pour son père ou son oncle. Des années plus tard, une britannique est enlevée par le méchant qui a tué les parents du prince. Le prince (qui ne sait pas qu'il est un prince) la retrouve et ils tombent amoureux, mais entre une fille de général et un fils de pêcheur, leur amour est impossible. Jusqu'à ce que le prince sache qu'il est vraiment un prince.

    J'avais 9 ans à l'époque, mais je me suis davantage souvenu du regard doré de Kabir que du "beau prince". Essaye de te renseigner sur ce film, il est très bon et Kabir est génial.

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    1. Il est Kammamuri, le grand guerrier qui renonce aux armes pour élever le prince en secret.

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